solidarité avec Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò
Random header image... Refresh for more!

Category — Textes et infos

Samedi 15 mars 2014: Concert en solidarité avec les inculpé.e.s du 9 décembre de la lutte No TAV

 

2014-03-15_Bagnolet_Transfo_concertNoTAV

SAMEDI 15 MARS 2014,
au squat Le Transfo,
57 avenue de la République,
Bagnolet (métro Gallieni)

18h Discussion
20h Concert Bouffe Tombola

Prix libre

Serpe in Seno – Pugni in Tasca – Ultima colonna crew (rap, Roma)
Cerna (rap, Ariège)
Ab-Horigen – La Gorgia (hardcore, Torino)
Klunk (yiddish klezmer punk, Paris)


Le 9 décembre dernier, quatre compagnons ont été arrêtés à Turin et à Milan. Ils sont accusés d’avoir participé à une attaque incendiaire du chantier de la TAV (TGV italien) en Val Susa. Ils ont été incarcérés pour acte terroriste avec des engins mortels ou explosifs, détention d’armes de guerre et destruction. Sous de telles accusations la détention préventive peut être longue. Ils passeront en procès le 14 mai.
L’argent récolté au concert servira à leur envoyer des mandats et à les soutenir financièrement face à une procédure coûteuse.
La discussion avant le concert sera l’occasion de revenir sur les derniers événements et sur des années de lutte contre la TAV en Val Susa et ailleurs, à laquelle beaucoup de personnes de ce côté-ci des Alpes se sont intéressées et ont participé.

Le terroriste c’est l’Etat !
Liberté pour Chiara, Claudio, Niccolò, Mattia !
Liberté pour tou-te-s !

février 27, 2014   Commentaires fermés sur Samedi 15 mars 2014: Concert en solidarité avec les inculpé.e.s du 9 décembre de la lutte No TAV

Déclaration de solidarité de la lutte contre l’aéroport au mouvement NoTav

Dans la nuit du 13 au 14 mai 2013, une trentaine d’anonymes No Tav a attaqué le chantier de la ligne à Grande Vitesse Lyon- Turin en Val Susa, entrant à l’intérieur et incendiant du matériel et des équipements.
Un sabotage inscrit dans la lutte, qui avait été soutenu publiquement par le mouvement NoTav.

Le 9 décembre 2013, la police politique, sur ordre des parquets de Turin et Milan, a incarcéré quatre compagnon-nes, Chiara, Mattia, Niccolo et Claudio suspecté-es d’avoir pris part à l’action de Mai.
Les chefs d’accusation sont « attentat à finalité de terrorisme », et d’avoir eu pour objectif de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal italien reprenant la définition européenne).

Le 8 janvier 2014, l’assemblée des comités NoTav a exprimé sa solidarité avec les inculpé-es et a déclaré que « cette attaque répressive ne vise pas tant une action spécifique, mais le mouvement dans son ensemble et toutes ces années d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions ».
De plus, elle dénonce « que tout ce qui met en discussion un projet étatique est passible de terrorisme. Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinion. La démocratie parle aujourd’hui un langage clair : Nos décisions ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

Depuis Notre Dame des Landes et la lutte que nous menons contre l’aéroport et son monde, nous partageons l’analyse que l’utilisation de la catégorie de terrorisme contre le mouvement NoTav est l’application d’un dispositif pouvant frapper n’importe quelle lutte qui ne se résigne pas face aux expropriations, aux expulsions, aux matraques, aux gaz, aux arrestations, aux incarcérations.
Nos luttes contre le saccage du territoire orchestré par les gouvernements et leurs alliés « bétonneurs » se font échos.
Ici et là-bas, notre NON n’est pas négociable.
Nos vies et nos espaces de vies ne sont pas aménageables.

En Val Susa, la résistance au projet continue malgré le début du chantier.
A Notre Dames des Landes, nous continuons à nous opposer à tous travaux de l’aéroport.
Nous n’oublions pas que la répression frappant quelques personnes a été, est et sera utilisée pour tenter d’affaiblir les mouvements de lutte : cette vieille technique pour diviser et terroriser.

Ainsi nous souhaitons envoyer un message de solidarité à Chiara, Niccolo, Claudio et Mattia, aux presque 400 NoTav poursuivies par la justice, et à la résistance No Tav.
Les terroristes sont ceux qui saccagent et détruisent nos vies et les lieux que nous habitons.

En Val Susa comme à Notre Dames des Landes, nous ne nous laisserons pas intimider par ces manœuvres répressives.
Au contraire, cela renforcera nos solidarités et notre détermination.

La lotta non si arresta.
La lutte ne s’arrête pas.

L’assemblée du mouvement contre l’aéroport réunie à Notre Dame des Landes, 21 Janvier 2014.

Communiqué trouvé sur https://zad.nadir.org/spip.php?article2126

 

janvier 24, 2014   Commentaires fermés sur Déclaration de solidarité de la lutte contre l’aéroport au mouvement NoTav

22 fév. : journée nationale de mobilisation et de lutte par la coordination des comités NoTav

Samedi 22 Février – Journée nationale de lutte

La coordination des comités NoTav, réunie le Mercredi 8 Janvier 2014 à Villar Focchiardo a évalué attentivement la situation juridique gravissime créée suite aux dernières arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, pour lesquels s’est construit un château de chefs d’accusation étudié justement pour intimider toutes les sacro-saintes luttes qui, aussi grâce au mouvement NoTav, sont en train de grandir dans tout le pays.

a effectivement remarqué que dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinions. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent  : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste, je t’enferme en prison et je jette la clé ».

Rappelant que d’une époque à l’autre, l’État et « les pouvoirs forts » attaquent frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. Il devient évident que l’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous, pour n’importe que mouvement de lutte. Devient donc terroriste n’importe qui conteste les décisions de l’état, et vient démantelé le pacte social pensé par la Constituante.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements même : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent. Ne pas s’être résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

Pour ces raisons le Mouvement NoTav

ANNONCE ET PROPOSE POUR LE 22 FEVRIER UNE JOURNEE NATIONALE DE MOBILISATION ET DE LUTTE CHACUN DANS SON PROPRE TERRITOIRE à toutes les composantes de lutte qui résistent et se battent contre le gaspillage des ressources publiques, contre la dévastation du territoire, pour le droit au logement, pour un travail digne, sûr et rémunéré justement. Une journée nationale de lutte, territoire par territoire en défense du droit naturel et constitutionnel de s’opposer aux décisions du gouvernement qui ne tiennent compte que des intérêts des puissants, des lobby, des banques et des mafias au détriment des populations. Une mobilisation commune contre l’utilisation délirante des lois de la part des procureurs et de la magistrature turinoise et en solidarité aux compagnons de lutte incarcérés, aux compagnons de lutte déjà condamnés, et aux innombrables résistants qui doivent encore affronter le jugement pour avoir défendu les biens communs, une journée de lutte à laquelle suivra à la mi-mars un rendez-vous à Rome pour la défense et la légitimité des luttes sociales.

En préparation de la journée de lutte, une invitation à effectuer des assemblées sur les territoires pour sensibiliser la population autant sur ces thèmes autant sur les projets qui s’y opposent. En Vallée de Susa sur les projets de déplacement du parking autoroutier de Susa à San Didero, de déplacement de la route de Guida Sicura de Susa à Avigliana et de la ligne ferroviaire dans le territoire de Borgone. Proposition approuvée par la coordination des comités du Mouvement NoTav.

 

janvier 20, 2014   Commentaires fermés sur 22 fév. : journée nationale de mobilisation et de lutte par la coordination des comités NoTav

Quand l’ennemi parle clairement

Brève réflexion sur les dernières arrestations NO TAV

Elle était dans l’air l’opération répressive qui a mené 3 compagnons et une compagnonne en prison accusés d’avoir participé dans la nuit du 13 au 14 mai dernier à l’action contre le chantier du TAV à Chiomonte en Val di Susa.

Évidemment on ne savait pas qui serait frappé, ni précisément pour quoi. Mais le refrain répété de manière obsessionnelle depuis des mois par tous les médias nationaux et les représentants les plus en vue du Parti transversal pro-TAV ne laissait pas de doutes.

L’annonce du procureur en chef de Turin, Caselli, de prendre sa retraite quelques mois en avance n’avait pas échappé aux plus attentifs. Une nouvelle qui ne laissait rien présager de bon : il est difficile d’imaginer qu’un tel personnage abandonne la scène en silence.

C’est ainsi qu’après avoir tâté un peu le terrain cet été, à coups d’enquêtes et de perquisitions contre divers No Tav avec l’accusation « d’attentat à visée terroriste » (article 280), l’inévitable duo des procureurs turinois Padalino-Rinaudo retente le coup quelques mois plus tard avec les arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo, comme un ultime salut respectueux à leur parrain-Caselli et en espérant grimper quelques échelons dans la course à sa succession.

En plus de l’article 280 déjà cité, les accusations sont : « acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ».

Ces accusations, qui enlèvent la possibilité d’obtenir des mesures de contrôle judiciaire (alternatives à la prison : assignation à résidence, obligation ou interdiction de se trouver dans un territoire, etc), impliquent un temps de prison préventive très long, et elles menacent de se transformer en condamnations qui pourraient dépasser les 20 ans de prison si les chefs d’inculpation devaient rester les mêmes lors du procès.

Pour être plus précis, les 4 compagnons incarcérés sont accusés, entre autres, d’avoir en réunion et avec d’autres personnes « en cours d’identification », attenté à la vie et à l’intégrité des personnes chargées des travaux de construction du tunnel d’exploration et à des personnes responsables de l’ordre public, aux fins de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal).

Une simple constatation à relever est que personne après cette action contre le chantier du TAV, qu’il s’agisse d’ouvrier, de policier ou de militaire, n’a signalé la moindre égratignure ni présenté d’interruption temporaire de travail. En revanche, il vaut la peine de rentrer un peu dans les détails de l’article 270sexies.

Inclu dans le « Paquet sécurité Pisanu » (Juillet 2005), cet article devait servir à reformuler la définition d’ « attitude terroriste » en l’élargissant de manière significative. Elle exploitait la vague d’émotion suscitée lors des massacres de Madrid en 2004 et de Londres en 2005. Ces nouvelles normes, apparemment applicables contre les bombes de Madrid (qui contraignirent le gouvernement de Zapatero à retirer ses troupes d’Irak), se caractérisaient par une définition volontairement vague.

Déjà compagnons et avocats étaient conscients que divers contextes de luttes en feraient les frais. L’apparition de l’article 270sexies dans une instruction contre des No Tav n’est donc pas une anomalie judiciaire mais bien l’application d’un dispositif pensé dès le départ contre le conflit social.

Ce n’est sûrement pas un hasard que cette carte soit jouée pour la première fois justement en défense du chantier du TAV à Chiomonte, où déjà les barbelés israéliens, les militaires et les tanks de retour d’Afghanistan, rendaient toujours plus inexistante la frontière entre guerre intérieure et guerre extérieure.

Cette nuit-là un générateur, une armoire d’alimentation d’une turbine d’aération, des câbles électriques et des canalisations de la turbine ont été incendiés. Du matériel servant à la réalisation du tunnel d’exploration dont la dégradation bloque ou ralentit concrètement l’avancement des travaux.

Un acte tout autre qu’indiscriminé, un geste qui affirme directement son propre objectif.

Une action de sabotage exemplaire, en bref, un sabot jeté dans la machine du chantier pour en enrayer le fonctionnement.

Une chose bien comprise par le mouvement No Tav, comme le démontraient les déclarations et les communiqués des jours suivants. Pour la première fois en Italie en trente ans, un mouvement de masse revendiquait le sabotage comme pratique. Dans l’histoire réelle, qui est bien différente de celle écrite par la justice, la pratique du sabotage a été assumée publiquement par le mouvement. Ceci parce que les formes constantes et catégoriques de refus massif contre ce grand chantier ont été constamment et catégoriquement ignorées. Preuve en est le fait que le chantier d’un tunnel d’exploration soit devenu « site d’intérêt stratégique national » définition reprise par le dossier d’instruction des procureurs Rinaudo-Padalino non pas d’une norme gouvernementale, mais de la revue de la Haute Défense Étatique. Tout ceci a créé de beaux ennuis au Parti pro-Tav, vu l’influence dont jouit la lutte en Val di Susa. De même ailleurs nous pensons à la lutte No Muos lutte contre l’installation d’antennes militaires USA en Sicile où le mot sabotage est de nouveau au goût du jour, préoccupant plus encore « la mère de toutes les préoccupations » (= la démocratie italienne), comme le dit madame Cancellieri-Ligresti ministre de la justice et politicien.

C’est à cette lumière que doit être lu le dossier de l’instruction.

Suite aux arrestations du 9 Décembre, beaucoup ont souligné comment les accusations de terrorisme, reprises en cœur par toute la presse, tentaient de diviser encore une fois le mouvement. Après le « nous sommes tous des black-blocs » scandé à l’unisson suite au 3 Juillet Le 3 juillet 2011 des milliers de personnes manifestent contre l’expulsion de la Maddalena, avec des affrontements de plusieurs heures et une belle détermination à reprendre le lieu de résistance . Des arrestations s’en suivent, l’Etat et ses médias tente de diviser. Un slogan est lancé et porté par l’ensemble du mouvement en lutte « nous sommes tous des blacks blocs »., cette fois encore la tentative d’isoler les 4 compagnons incarcérés, en divisant le mouvement entre bons et mauvais, entre habitants de la vallée pacifistes et extrémistes venus d’ailleurs, a misérablement échoué.

En matière de division, bien peu de personnes pouvaient encore avoir des doutes et les enquêteurs eux-mêmes ne se faisaient pas trop d’illusions. A travers ces accusations de terrorisme, l’objectif porté par les autorités semble être tout autre.

Dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Suivons cette logique. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Benito Mussolini aurait dit « rien hors de l’État, rien contre l’État ». Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

La démocratie est une porte blindée contre toute forme de désaccord (à part celui concédé de se plaindre) ; le désaccord ne s’arrête pas, la porte est donc blindée avec barbelés et militaires ; le désaccord se fait sabotage, et cela révèle les « finalités terroristes » de la lutte No Tav. En quelques sortes, les deux procureurs turinois disent explicitement ce qui était jusqu’ici implicite : les décisions d’un État démocratique sont incontestables. Quelle que soit la lutte, y compris un conflit syndical, elle cherche toujours à pousser la contrepartie à « accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (comme récite l’article 270sexies). Le bien nommé pacte social, ou la dialectique entre les parties sociales, se fondait formellement sur ceci : ce qui aujourd’hui est illégal peut demain devenir un droit. C’était l’époque, commencée dans l’Après guerre, pendant laquelle on voulait intégrer les paysans et les ouvriers dans le Grand Compromis : si vous me donnez votre force de travail, je vous concède des droits. Et bien, cette histoire-là est finie. C’est cela la démocratie. En dehors ou contre cela, il y a le Mal, il y a le terrorisme. Dire que tout cela pourrait concerner n’importe quel mouvement de lutte est alors banal. Ce qui est moins banal, c’est d’en tirer les conséquences. D’une époque à l’autre, la classe dominante attaque frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. L’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements mêmes : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent.

Ne s’être pas résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

En ce sens, la défense des compagnons incarcérés et inculpés pour « terrorisme » n’est pas seulement un acte de devoir de solidarité, mais la revendication entêtée de la lutte et de ses raisons.

Cueillir l’enjeu de cette opération répressive et relancer les résistances, dans la Vallée comme ailleurs, est l’affaire de chacun et de tous.

Traduit de l’italien depuis sur informa-azione.info

 

janvier 14, 2014   Commentaires fermés sur Quand l’ennemi parle clairement

Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013

 

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes a piazza Castello pendant les journées de blocage de la ville (Turin). Ils sont dans le bloc D, première section. Un section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble (c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule, ndt).

Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation.

Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours.

Les parloirs ont été autorisés à tou-te-s ceux/celles qui l’ont demandé, famille et compagnon-ne-s.

N’ENVOYEZ PAS DE TIMBRES, ILS NE LEURS SONT PAS REMIS.

Ils vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement.
Ils sont particulièrement enthousiastes par le bruit et le nombre de voix et de cris lors du rassemblement de samedi.

Pour leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti

c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIA

décembre 21, 2013   Commentaires fermés sur Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013

Turin /Milan : quatre compagnons incarcérés pour une attaque incendiaire en Val Susa : Quelques infos supplémentaires

 

Selon la presse (notamment La Repubblica du 10 décembre), fidèle porte-parole du terrorisme d’Etat, l’attaque de la nuit du 13 au 14 mai 2013, vers 3h15 du matin, contre le chantier du TAV, aurait été menée par trois groupes coordonnés, de deux côtés du chantier (côté Ramat et côté route de la Clarea). Le premier groupe, composé de six anonymes, se serait chargé d’occuper les keufs avec des mortiers/fusées, des fumigènes et d’énormes pétards (« bomba carta ») au portail 4, le second groupe au portail 8 faisant de même, tandis qu’à la hauteur du portail 8bis, neuf individus découpaient barbelés et grillage pour s’introduire à l’intérieur de la zone et lancer une quinzaine de molotovs contre les engins de chantier et les keufs. Le compresseur nécessaire à l’énorme taupe chargée de creuser le tunnel exploratoire, n’a pas tenu le choc et s’est consumé…
Les journaflics précisent aussi que les sorties 4, 5 et 8 avaient été verrouillées avec câbles d’acier et cadenas, empêchant les flics de garde d’effectuer une sortie contre les assaillants. Enfin, cette attaque de nuit d’une trentaine d’individus déterminés s’est déroulée par surprise, en dehors, ou plutôt à côté, des grrrrandes manifs collectives habituelles ou campings contre le Tav. Suite à cette attaque, d’ailleurs, contrairement à beaucoup d’autres sabotages, il n’y a pas eu les habituelles dissociations publiques (mais la pause ne fut que de courte durée, elles reprendront début septembre 2013, voir là). Les images des caméras de surveillance du chantier ont été diffusées par la police, on peut les voir sur youtruc ici.

Les procureur Andrea Padalino et procureur-adjoint Antonio Rinaudo (du parquet de Turin), cherchent donc à présent les auteurs du côté des anarchistes, parlant de groupes d’attaque nommés « Marmotte », « RC » (pour RadioCane) et « Trento ». Les accusations sont basées sur l’écoute a posteriori des téléphones portables utilisés pour cette attaque (tel et cartes sim auraient été achetées à de faux noms à Rome et Milan et utilisées deux fois seulement, une fois le 1er mai pour les activer, et une seconde pour l’attaque, et plus jamais après), notamment sur deux expertises de reconnaissance vocale menée par la police scientifique sur les voix interceptées. Ils attribuent ainsi des rôles logistiques (« sentinelle », « coordinatrice des conducteurs », « guide », « commandement des groupes ’Marmotte’ et ’Trento’ », etc.) à différentes voix de protagonistes qu’ils prétendent maintenant avoir en partie identifié.

Quatre compagnons connus pour leur participation à cette lutte en Val Susa et à bien d’autres dorment donc en prison depuis le 9 décembre : Chiara, Claudio et Nicolò (de Turin), et Mattia (de Milan), sont accusés d’ « actes terroristes avec des engins mortels ou explosifs, détention d’armes de guerre, destruction » (article 280 et suivants). Les perquisitions et arrestations ont été menées par la Digos (un appartement au moins a été placé sous séquestre judiciaire). Les journaflics affirment que les procureurs recherchent encore quatre hommes et six femmes, et qu’ils pensent que certains sms envoyés par les téléphones portables des compagnons arrêtés depuis chez eux pendant l’attaque des anonymes, n’était qu’un alibi monté avec des complices.
C’est le truc classique de la logique inquisitoriale de l’Etat : si ton portable est triangulé dans la zone d’une attaque, c’est forcément toi qui y a participé (et pas un autre utilisant ton portable, ou toi qui passait non loin), mais si ton portable est par contre triangulé loin de l’attaque ou est chez toi… tu as quand même participé à l’action (et pour le coup, c’est forcément d’autres qui l’auraient utilisé à ta place !). Dans les deux cas, les portables sont toujours une preuve à charge dans la mentalité crasse des keufs (idem sur le fait qu’ils soient allumés/éteints).
Pour finir, notons qu’à l’époque, les autorités comme Roberto Cota (Ligue du Nord), actuel président de la région Piémont, avaient déjà parlé d’ « actes de guerre« , etc. etc., préparant le terrain répressif. De même, le procureur de Turin, Giancarlo Caselli, avait parlé d’ « action de guerre organisée militairement dans les détails, avec le lancé d’une quantité industrielle de molotovs« .

Ni innocents, ni coupables, liberté pour toutes et tous…

Repris des Brèves du désordre

 

décembre 14, 2013   Commentaires fermés sur Turin /Milan : quatre compagnons incarcérés pour une attaque incendiaire en Val Susa : Quelques infos supplémentaires

Italie – ValSusa – Turin – Milan : Perquisitions et incarcérations pour activité à visée terroriste

Ce matin, 9 décembre à 5 heures, la DIGOS (police politique italienne) a perquisitionné l’Asilo Occupato et l’occupation de Via Lanino à Turin, ainsi que l’appartement d’un compagnon à Milan. Ils recherchaient trois personnes accusées d’avoir participé à une attaque contre le chantier du TAV en Val Susa dans la nuit du 13 au 14 mai dernier. Les trois personnes ont été incarcérées à la prison des Vallette à Turin, où se trouvait déjà Niccolo’, quatrième personne mise en cause dans cette histoire. Tous les quatre sont accusés selon la presse « d’activité à visée terroriste ».

Des nouvelles bientôt.

En attendant, pour leur écrire :

Chiara Zenobi

Niccolò Blasi

Claudio Alberto

Mattia Zanotti

c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35

10151 Torino

Italie

LBERTÉ POUR TOU-TE-S

 

décembre 10, 2013   Commentaires fermés sur Italie – ValSusa – Turin – Milan : Perquisitions et incarcérations pour activité à visée terroriste

Spéciale Dédicace, Collabos du tav

Spéciale Dédicace

La société Lyon Turin Ferroviaire (LTF), en charge de la partie commune franco-italienne après avoir succédé à Alpetunnel-GEIE, a été créée en octobre 2001 suite à l’accord conclut entre les deux pays en janvier 2001. Par cet accord, devenu traité, les gouvernements des deux pays se sont engagés « à faire construire (…) les ouvrages de la partie commune italo-française nécessaires à la réalisation d’une nouvelle communication ferroviaire mixte marchandises / voyageurs entre Lyon et Turin ». LTF est une société par actions simplifiée binationale. Ses actionnaires sont Réseau Ferré de France (RFF) et Rete Ferroviaria Italiana (RFI) à parts égales. LTF travaille sous la responsabilité de la CIG, une Commission Intergouvernementale Franco-Italienne créée en janvier 1996. Le dossier d’Avant-Projet Sommaire remis par LTF en décembre 2003 ayant été validé, la déclaration d’utilité publique est prévue pour fin 2006 et sera précédée d’une enquête d’utilité publique.

Maîtrise d’ouvrage du projet
Lyon Turin Ferroviaire (LTF)
Siège 1091, avenue de la Boisse F-73 026 Chambéry Tél. : 4 79 68 56 66 Fax : 4 79 68 56 63

Centre d’exposition du projet
(mardi-samedi, 9h30-12h/14h30-18h30)
Place du 17 Septembre 1943 F-73 500 Modane Tél./Fax : 4 79 05 84 31
Président, François Lépine (préfet)
Directeur général, Paolo Comastri
Responsable affaires juridiques et marchés, Vincenzo De Gregorio
Responsable procédures marchés, Jean-Yves Peltier
Responsable des travaux, Walter Benedetto
Responsable des travaux France, Christian Fournier
Responsable-adjoint des travaux Italie, Marco Rettighieri
Réseau Ferré de France, actionnaire à 50 % de RTF, est une filiale de la SNCF.

Siège national 92, Avenue de France F-75648 Paris Cedex 13
Siège Rhône-Alpes/Auvergne Le Dauphiné Part-Dieu 78, rue de la Villette F-69425 Lyon Cedex 03 Tél. : 4 72 84 65 70 Fax : 4 72 84 05 79

Les quatre Descenderies
Réalisation de la descenderie de Modane/Villarodin-Bourget
Groupement solidaire d’entreprises
•Razel (mandataire), Att : M. Jean Guillaume, 3, rue René Razel Christ de Saclay, F-91892 ORSAY. Tel. : 1 69 85 69 85. Fax : 1 60 19 06 45. E-mail : razel@razel.fr. URL : www.razel.fr
•Bilfinger Berger SpA, Via Rencio, 38, I-39100 Bolzano. Tél. : 0471 324 970, Fax : 0471 940263
•Pizzarotti, Via Anna Maria Adorni, 1, I-43100 Parma (filiales à Fontevivo (PR), Noceto (PR), Melfi (PZ), Lucignano (AR)) 52 717 085,50 €, 7 octobre 2005

Réalisation de la descenderie de La Praz (communes d’Orelle et St André)
Groupement solidaire d’entreprises
•SPIE Batignolles TPCI SAS (mandataire), Att : Laurent Grall, 11 rue Lazare Hoche, F-92774 Boulogne-Billancourt. Tel. : 1 47 12 66 35. Fax : 1 48 25 14 88
•SPIE Sotrabras SAS, route de l’Industrie, BP 8, F-73540 La Bathie
•Ghella SpA, Piazza Cardinale Consalvi, 9, I-00196 Roma. Tél. : 06 360 9441. Fax : 06 3232305
•Cogeis SpA, Via XXV Aprile, 2/15, I-10010 Quincinetto (To), Tél. : 0125 635111, Fax:0125757403 61 513 861,61 €, 7 octobre 2005

Descenderie de Saint Martin la Porte
Groupement solidaire d’entreprises
•Scetauroute (mandataire)
•Antea ingénierie, 5 place Robert Schumann, F-38025 Grenoble cedex. Tél. : 4 76 70 64 82. Fax : 4 76 70 64 83 (+ 22 agences)
•Alpina SpA, via Ripamonti 2, I-20136 Milano (Mi). Tél.:02 58305010. Fax:02 58307388
•Bureau d’étude Terrasol, 72 avenue Pasteur, F-93100 Montreuil, Tél.:1 49 88 24 42. Fax : 1 49 88 06 66
•Fondazioni Speciali SpA (sous-traitant), siège via Goito 14, I-43100 Parma, bureaux via Canvelli 6, I-43015 Noceto (PR). Tél. : 0521 621146/48. Fax : 0521 621150/51
•GD Test Srl (sous-traitant), via Pigafetta 17, I-10129 Torino. Tél. : 011 5808406, Fax : 011 5808319. E-mail:gdtest@gdtest.it, URL :www.gdtest.it 40 384 508, 95 €, 28 février 2003

Réalisation de la descenderie de Venaus
Groupement solidaire d’entreprises
•Coopérativa Muratori e Cementi (CMC, mandataire), via Trieste 76, I-48100 Ravenna et via Abruzzi 3, I-00187 Rome. Tél. : 06 42020425. Fax : 06 42390728
•Geotecna Progetti SpA, via Roncaglia 14, I-20146 Milano (Mi). Tél. : 02 46 90 639, Fax : 02 48 19 44 30. E-mail:geotecna@geotecna.com et via Germanica 107, I-00192 Roma (Rm). Tél. : 06 32 11 13 72, Fax : 06 32 64 73 58. E-mail : geotecna.roma@geotecna.com
•Bentini SpA, via Verdi 20, I-48018 Faenza (RA). Tél. : 054 62 2065, Fax : 05 46 68 66 35. E-mail:bentini@bentini.it, URL : www.bentini.it
•Cogeis SpA, Via XXV Aprile, 2/15, I-10010 Quincinetto (To), Tél. : 0125 635111, Fax:0125757403
•Strabag Bau-AG, Siegburger Str. 241, D-50679 Cologne. Tél. : (0)221 / 8 24-01, Fax : (0)221 / 8 24-2936. E-mail : info@strabag.de. URL :www.strabag.de, 84 342 414,21€, 9 février 2005

Travaux, services et études

Études techniques
Groupement solidaire d’entreprises
•Geos SAS (mandataire), Att : Michel Hochard, 9 bis, rue Delerue, F-92120 Montrouge. Tel. : 1 46 12 04 04. Fax : 1 46 12 95 96
•D’Appolonia SpA, via San Nazaro 19, I-16145 Genova (GE). Tél. : 010 3625148, Fax : 010 3621078, 508 950€, 11 octobre 2005
Services d’urbanisme et d’architecture paysagère
•SNCF-CISE (Centre d’Ingéniérie Sud Est), Att : Jean Philippe, 12, rue Bichat, F-69002 Lyon. Tel. : 4 72 40 39 29. Fax : 4 72 54 38 90, 23 000 €, 8 octobre 2005

Services divers d’ingénierie
•SOCOTEC SA, Att : Georges Farah, Les Quadrans, 3, avenue du Centre, F-78180 Guyancourt. Tel. : 1 30 12 80 00 1 417 000 €, 8 octobre 2005 Services relatifs à l’environnement
•SAGE Environnement, Att : Patrick Ternisien, 12, avenue du Pré de Challes – Parc des Glaisins, F-74940 Annecy-le-Vieux. Tel. : 4 50 64 06 15. Fax : 4 50 04 08 73 35 700 €, 8 octobre 2005

Campagne de reconnaissance complémentaire par forages, 2004-France
•Foraco SAS, Att : Frédéric Desloges, BP 173, F-34401 Lunel. Tel. : 4 67 83 51 60. Fax : 4 67 83 51 79 370 000 €, 8 octobre 2005

Services d’architecture
•AR-THEME, Att : Jean-Pierre Vaysse, 18, avenue Robert André Vivien, F-94160 Saint-Mandé. Tel. : 1 43 65 74 74. Fax : 1 43 65 76 76. E-mail : contact@artheme.com. URL : www.artheme.com 263 690 €, 7 octobre 2005

Services de conduite du chantier de La Praz
•Schmidhalter & Pfammatter Ingenieure AG (S.P.I.), Att : Claude-Alain Schmidhalter, Kantonstrasse 322, CH-3900 Brig Glis. Tel. : 0041 27 921 11 20. Fax : 0041 27 921 11 21 2 748 096 €, 7 octobre 2005

Services de conseil en matière de santé et de sécurité à La Praz
•Société Presents, Att : M. Patrick Grossmann, 132, cours Charlemagne, F-69002 Lyon. Tel. : 4 78 38 69 69. Fax : 4 78 38 69 60. E-mail : contact@presents.fr. URL : www.presents.fr 82 890 €, 7 octobre 2005

Déblai-remblai à La Praz
•SOCCO Entreprise, Att : M. Paul Cusin-Rollet, 1, route des Creuses, F-74650 Chavanod. Tel. : 4 50 69 33 44. Fax : 4 50 69 18 69 284 342,50 €, 7 octobre 2005

Pont provisoire à Modane
•Entreprise Casarin et Fils, Att : Casarin Eric, 10, rue de la concorde, F-73500 Modane. Tel. : 4 79 05 07 48. Fax : 4 79 05 02 96 154 308 €, 7 octobre 2005

Services d’architecture de la traversée du Val Cenischia
•Chambre & Vibert Architectes, Att : M. Daniel Vibert, 1 place de la Libération, F-73000 Chambéry. Tel. : (00.33) 4 79 70.07.90. Fax : (00.33) 4 79 85 26 69. E-mail : chambre.vibert@wanadoo.fr 191 000 €, 14 juillet 2005

Services de conseil en matière de sécurité
Groupement solidaire d’entreprises
•Bureau Veritas FR (mandataire), 63, avenue de Poisat, F-38320 Eybens. Tel. : + (33) 4.76.24.00.26. Fax : +(33) 4.76.62.94.14. E-mail : antoine.fuentes@fr.bureauveritas.com
•Bureau Veritas Italia Spa
•D’Appolonia SpA, voir plus haut 731 300 €, 1er juin 2005

Services de gestion de projets de construction à Venaus
Groupement solidaire d’entreprises
•GEODATA S.p.A – Mandataire, Corso Duc Degli Abruzzi 46/E, I-10129 Torino. Tel. : (+39) 011 58 10 611. Fax : (+39) 011 59 74 40. E-mail : geodata@geodata.it
•SNCF Direction de l’Ingénierie
•SYSTRA SA 2 900 000 €, 13 mai 2005

Travaux d’enlèvement de gravats
(descenderie de Modane)
•Granulats Rhône Alpes SAS (GRA), 4, rue Aristide Bergès, BP 33, F-38081 L’Isle d’Abeau. Tel. : 4 74 27 59 00. Fax : 4 74 27 59 92 10 596 635,91 €, 29 septembre 2004

Travaux de sondage et de forage de reconnaissance, campagne 2003
•Coreis SA, Département COFOR, Att : M. Pierre Cachau, chef d’agence, 41, rue de la Ferté-Alais, F-91720 Maisse. Tel. : 5 55 38 90 00. Fax : 5 55 71 22 83 808 037 €, 19 août 2004

Services d’études d’impact sur l’environnement à Venaus
•Fenice SpA, Centro Servizi Ecologici, Att : Martino Narcisi, Direttore Operativo, Via Acqui, 86, I-10090 Cascine Vica – Rivoli (TO). Tel. : (0039) 0011 951 39 12. Fax : (0039) 011 951 36 65 1 995 623 €, 18 août 2004

Services de prospection géophysique pour le tunnel de Bussoleno Lots, 5 décembre 2003
•Geophysik GGD mbH, Att : Mme T. Raevskaia, Ehrentseintrabe 33, D-04105 Leipzig. Tel. : 00 341 58 313 33. Fax : 00 341 58 313 0. 191 718 € + 184 458 € + 55 264 €
•Geoexpert AG, Att : M. Walter Frei, Schulstrasse 5, CH-8603 Schwerzenbach. Tel. : 00 41 1 825 62 82. Fax : 00 41 1 825 62 83. E-mail : info@geoexpert.ch 42 700 €
•Geoinvest Srl, Att : Gianfranco Bruzzi, via della Conciliazione 45 / A, I-29100 Piacenza. Tel. : 00 39 05 23 59 36 22. Fax : 00 39 05 23 59 36 40 33 600 €

Étude aéraulique
Groupement solidaire d’entreprises
•Scetauroute (mandataire), les Pléiades n.o 35, park nord Annecy, F-74373 Pringy. Tel. : 4 50 27 39 39. Fax : 4 50 27 39 40. E-mail : dir.tunnels@scetauroute.fr
•Metropolitana Milanese S.p.A, via del Vecchio Politecnico 8, I-20121 Milano (Mu). Tél. : 02 77471, Fax : 02 780033 et via De Gaspeti 55, I-80133 Napoli (Na). Tél. : 081 4201206, Fax : 081 4203021 108 710 €, 18 octobre 2003

Services d’études de trafic Fret
Groupement solidaire d’entreprises
•Nomisma Spa (mandataire), Strada Maggioire 44, I-41125 Bologna. Tel. : 051 64 83 320 345. Fax : 051 22 34 41
•SWG Srl, via San Francesco 24, I-34133 Trieste (Ts). Tél. : 040 362525, Fax : 040 635050 239 500 €, 8 octobre 2003

Services relatifs à l’exploitation des différentes typologies de services d’autoroute ferroviaire
Groupement solidaire d’entreprises :
•TRACTEBEL Development Engineering SA (mandataire), Att : Transportation Division, avenue Ariane 7, B-1200 Bruxelles. Tel. : 2 773 75 33. Fax : 2 773 79 90. E-mail : jean-marie.vandeclisse@tractebel.com
•ITALFERR Spa, via Marsala 53, I-00185 Roma (Rm). Tél. : 06 49751, Fax : 06 49752711
•SNCF Ingénierie
•TRACTEBEL Ingegneria
•SETEC TPI, Tour Gamma D, 58 quai de la Rapée, F-75012 Paris. Tél. : 1 40 04 62 89, Fax : 1 43 46 89 95 348 040 €, 8 octobre 2003

Campagne de sondages complémentaires 2003 – Italie (tunnel de Bussoleno et secteurs à l’air libre)
Lots, 2 octobre 2003
•RCT S.r.l, Att : Dott. Sergio re de Paolini, 2 via G. Di Vittorio, I-20060 Liscate. Tel. : 003 90 29 54 20 01. Fax : 0039 02 95 35 0316. E-mail : rct@mi.nettimo.it 323 215,90 €
•Geotecno S.r.l, Att : Sig. Roberto Giacometti, Via Circonvallazione, 53, I-15011 Acquiterme. Tel. : 003 90 14 45 66 92. Fax : 003 90 14 45 59 68. E-mail : mfo@geotecnosrl.it 1 866 104 €

Campagne de sondages 2003 – France
Lots, 6 septembre 2003
•Foraco SAS, Att : Gérard Fages, BP 173, ZI des Fournels, F-34401 Lunel. Tel. : 4 67 83 51 60. Fax : 4 67 83 51 79. URL : www.foraco.com 1 322 082,45 €
•Coreis SA, Att : Pierre Cachau, Le Fraisse, F-87640 Razès. Tel. : 5 55 38 90 00. Fax : 5 55 71 22 83 113 678 € + 969 239 €

Services de levés hydrographiques
Groupement Solidaire
•EEG Simecsol (mandataire), 18, rue Troyon, F-92316 Sèvres. Tel. : 1 46 23 77 77. Fax : 1 46 01 35 80
•SEA Consulting Srl, via Cernaia 27, I-10100 Torino. Tél. : 011 5162939, Fax:011 5119185
•Bureau d’étude Evelyne Baptendier, 5 rue de Verdun, F-74200 Thonon. Tél. : 4 50 70 47 47, Fax : 4 50 70 47 26 79 980 €, 16 août 2003

Travaux de chantier à La Praz
Groupement solidaire
•SAS Martoia TP (mandataire), BP 37, F-74301 Ugine. Tel. : 4 79 37 38 13. Fax : 4 79 37 36 95
•Martoia SARL, 263 rue de Guille, F-73300 St Jean de Maurienne. Tél. : 4 79 64 08 09, Fax : 4 79 64 14 48 130 634 €, 18 juin 2003

Services de prospection géophysique
•Compagnie générale de géophysique (CGC), 1 rue Léon Migaux, F-91341 Massy. Tél. : 1 64 47 30 00, Fax : 1 64 47 39 70 463 557 €, 5 novembre 2002

Services d’études de marchés
•Price Waterhouse Coopers, largo Angelo Fochetti 28, I-00154 Roma. Tél. : 6 57 08 31, Fax : 6 570 83 25 36 127 700 €, 17 octobre 2002

Services de conseils financiers
Groupement d’entreprise
•Crédit Agricole Indosuez (mandataire)
•Intesa BCI SpA
•Société Générale 377 000 €, 17 octobre 2002

Ces informations ont été publiées dans le Ted, supplément au Journal Officiel de l’Union Européenne :
www.ted.publications.eu.int/…

janvier 12, 2006   Commentaires fermés sur Spéciale Dédicace, Collabos du tav

A Sarà Düra (Vous allez en chier)

En 1990, le Conseil de la Communauté européenne approuve un plan directeur de construction d’un réseau européen de 30 000 km de lignes de train à grande vitesse, afin de relier toujours plus vite les grands pôles économiques d’Europe et de faire circuler la marchandise et les riches en des temps dignes d’une société ultramoderne. L’axe prioritaire n°6 confirmé le 16 novembre 2005, part de Lyon et passe par Turin, Milan, Venise, Trieste et Budapest pour finir vers Kiev. La liaison Lyon-Turin, à travers le Val Susa, inclut la réalisation d’un tunnel de 53 km. La France et l’Italie, après avoir été retardés par des questions de gros sous depuis 1996, concluent en janvier 2001 l’accord devant mener ce projet à bien. Fin 2003, l’Union Européenne accepte de verser 20 % des 13 milliards prévus, puis 50 % en été 2004. Les premiers travaux, après récupération des terrains expropriés, devaient donc commencer en Italie sous forme de sondages à Borgone, Bruzolo, Chianoco, Bussoleno, Mompantero, Giaglone et de galerie de reconnaissance à Venaus, sortie du futur tunnel.

2005

4 juin : La manifestation en vue de remobiliser les habitants de la vallée à l’approche des sondages géologiques sur les différents sites, qui sont la dernière étape avant le début des travaux, réunit 30 000 personnes.

20 juin : La tentative des sondeurs de venir prendre possession du site de Borgone est repoussée par la population sous l’égide de leur maire. Un journaliste de la télé régionale TG3 est chassé. La méthode pour empêcher les techniciens et leur foreuse de venir prendre possession des terrains expropriés, qui sera utilisée tout le mois, est la convocation d’un conseil municipal sur site du matin au soir appuyé par un rassemblement de la population.

21 juin : une cinquantaine de maires et conseillers municipaux sont reçus par l’adjoint aux transports du conseil régional. La région Piémont accorde le lendemain un moratoire de 3 mois avant de début des premiers sondages, pensant gagner du temps afin de « convaincre » ses têtus d’administrés.

27 juin : La tentative de venir prendre possession du site de Bruzolo est repoussée par la population.

29 juin : La tentative de venir prendre possession du site de Venaus est repoussée par la population.

9 septembre : Rassemblements et informations devant les gares de plusieurs villes des Alpes occidentales en solidarité avec la lutte du Val Susa.

6 octobre : Le ministre des transports suspend au 31 octobre la venue de 900 flics supplémentaires afin de reprendre les derniers terrains à sonder. Le rassemblement prévu à Venaus pour s’opposer aux réappropriations des sondeurs se tient néanmoins, mais dans une ambiance moins tendue.

13 octobre : Dominique Perben, ministre français des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer, inaugure les travaux de la descenderie de La Praz en Savoie dans le cadre du chantier du Lyon-Turin. Elle constitue le 3e chantier engagé en Savoie par Lyon Turin Ferroviaire (LTF, société franco-italienne qui a en charge la partie commune aux deux pays).

30 octobre : C’est le dernier jour, selon certains critères légaux, pour que les sondeurs se rendent sur les différents sites. Toute la vallée est bloquée par une marée humaine, les voies d’accès aux terrains sont barricadées. Les techniciens et leurs foreuses, protégés par un millier de flics, ne parviennent pas à forcer les routes malgré les nombreuses charges. Les quelques unités qui parviennent à passer par les sentiers dérobés de la montagne sont accueillies comme il se doit lorsqu’elles atteignent le sommet. Les trains (dont les TGV) qui relient Modane à Turin sont bloqués plus de 30 fois, plusieurs usines débrayent à la sauvage. Le chef-lieu Susa est totalement blindé et l’on n’y rentre qu’avec ses papiers d’identité. A 17h, la défaite du gouvernement semble consommée, les maires négocient le retrait provisoire des flics contre la levée des barrages. La journée se finit par de grandes fêtes dans les villages.

31 octobre : « Trahissant » une parole qui n’engage que ceux y croient, les forces de l’ordre prennent tous les terrains ce matin-là vers 3h, notamment la zone de Mompantero si bien défendue la veille. Ils sont clôturés tandis que les routes qui y mènent sont interdites à toute personne. Plusieurs gares sont occupées en réaction. Les maires tentent une nouvelle fois d’enliser la lutte sur le terrain légal en bloquant sur les recours. Une grève générale en Val Susa ainsi qu’une nouvelle manifestation sont tout de même décidées en assemblée générale pour la mi-novembre.

6 novembre : Les flics ‘trouvent’ un étrange colis piégé laissé désamorcé volontairement et accompagné d’un tract « Val Susa Rossa » sur la route nationale. C’est l’occasion rêvée pour les flics et les journaux de ressortir leurs fables sur les anarchistes et les mensonges de 1998.

8 novembre : « Déjà 100 possibles mises en examen (des élus, des jeunes des centres sociaux, des familles) tous possiblement inculpés pour avoir participé aux différents blocages qui ont eu lieu le 31 octobre. Les flics ont tapé et en plus les magistrats inculpent. Le Val Susa est envahi de flics avec de continuelles provocations — les habitants de certains villages sont soumis à 4 contrôles voire plus pour aller au boulot. Les flics volent le bois entreposé dans les montagnes pour se chauffer aux barrages routier. Ils balancent aussi leurs saletés dans les cours de ferme. Lorsque vous avez un chien, obligation de le tenir en laisse même à la campagne. Pour ce qui est des ouvriers qui travaillent aux sondages sur les chantiers, ils sont protégés par les flics et en plus sortent de leur travail avec une couverture sur la tête pour ne pas que les habitants de la vallée présent auprès des chantiers puissent les reconnaître. »

13 novembre : une marche aux flambeaux de nuit sur les sentiers des partisans réunit des centaines de personnes.

16 novembre : 80 à 100 000 personnes manifestent de Bussoleno à Susa. La grève générale est largement suivie malgré le refus des grands syndicats nationaux de l’appuyer, tous les commerces ont baissé leur rideau. Des gamins aux plus vieux, tous et toutes sont dans la rue et dans la montagne. Dans une vallée qui compte 50 000 habitant-e-s, les renforts sont venus de toute la région et de la capitale du Piémont, Turin. Cette manif avait aussi comme slogan la fin de la présence policière : 15 000 policiers occupent en effet la vallée depuis maintenant 3 semaines.

28 novembre : Les flics prennent position à 3h du matin à Venaus pour protéger les travaux de sondage préalable de ce lieu choisi pour abriter l’entrée du tunnel de 53 km puis filent des coups à Agnoletto et molestent 4 autres députés européens venus en délégation voir ce qui se passait.

29 novembre : Alors qu’une nouvelle manifestation réunit 30 000 personnes, près de 5 000 autres se rendent sur le site du chantier de Venaus, à 1 500 mètres d’altitude, et y chassent la flicaille. L’occupation permanente est décidée : tentes, poêles et assemblées vont la rythmer pendant une petite semaine… « Les discussions entre les différents groupes sont parfois très vives. D’aucuns discutent avec les sbires présents sur le terrain de 4 hectares alors que d’autres veulent leur lancer des pierres. Discussions qui pourtant n’empêchent pas que le mouvement continue et s’élargisse. »

30 novembre : « Des paysans amènent du bois avec leurs tracteurs pour renforcer les barricades que d’autres ont commencé à construire, malgré le grand froid. Les discussions continuent mais le nombre de personnes discutant avec les forces de défense du projet diminue, car l’activité se concentre sur la défense du lieu et la concertation à l’intérieur du mouvement. C’est la fin des altermoiements. »

2 décembre : « L’ambiance et la combativité semblent être meilleures que le premier jour. Les flics se contentent de pousser pour essayer de déloger les manifestants mais n’y arrivent pas car ils sont bien moins nombreux. » Peu après 22h, ils se retirent plus loin, dégoûtés par la rapide affluence des valsusains (600 en une heure) venus renforcer les petites dizaines d’occupants du dernier site qu’ils ne contrôlent pas.

5 décembre : Le ministre de l’intérieur déclare qu’il envoie 900 policiers supplémentaires en Val Susa.

6 décembre : C’est vers 3h30 du matin qu’un millier de policiers et carabiniers attaquent le dernier site occupé, celui de Venaus. Ils matraquent à tour de bras les 200 habitants qui dorment-là avant de raser tout le campement au bulldozer puis d’installer des barrières. 19 personnes sont blessées, dont deux gravement (un retraité de 64 ans a un traumatisme abdominal à force de coups et un jeune de 22 ans un traumatisme crânien) que la rumeur faisait passer pour mortes. A l’annonce de l’attaque, les habitants de toute la vallée de Venaus à Turin descendent dans les rues, les églises sonnent le tocsin. Petit à petit, tout s’arrête en une grève générale spontanée et sauvage : usines, écoles, bureaux, établissements publics, trains de banlieue…
Les manifestants bloquent l’autoroute (A32) et les deux routes nationales (S24 et 25), les voies de la ligne internationale Turin-Modane sont occupées à Avigliana. Des barrages et des barricades sont érigés dans les villages de la vallée par des personnes de tous âges, des plus jeunes aux plus vieux, pour empêcher les policiers « assassins » de redescendre dans leur campement près de Turin. Un face à face très violent se déroule entre 5 000 manifestants et la flicaille à Bussoleno aux cris de « Reprenons Venaus ! ». La journée se termine par des assemblées générales qui convoquent une manifestation pour le 8 en direction de Venaus.
A Turin, le maire Chiamparino est réveillé par des slogans contre le TAV puis, après un rassemblement devant la préfecture, une manifestation de 2 000 personnes se rend jusqu’à la gare centrale de Porta Nuova où les trains sont bloqués. Les manifestants se rendent ensuite piazza Castello devant le siège de la Région Piémont : sa présidente, Mercedes Bresso, est reconnue dans sa voiture et doit se réfugier pendant une demie-heure dans ses bureaux tandis qu’un conseiller régional se prend des coups. Au passage de la manif, une vitrine de banque est pétée, deux voitures de la police municipale endommagées, un flic blessé, les murs de la ville repeints et les stores d’une boutique des Jeux Olympiques arrachés.

7 décembre : Un rassemblement en solidarité se tient en Suisse devant le consulat italien de Lugano et dans une dizaine de villes italiennes

8 décembre : Parties de Susa, 30 000 personnes manifestent en direction de Venaus. Alors que le gros du cortège choisit de bifurquer vers l’autoroute pour passer par les bois, plus d’un millier d’entre elles choisit l’affrontement direct au check-point et parvient à enfoncer les cordons de flics qui protègent l’accès au site de Venaus. Après plusieurs heures d’escarmouches à coups de lacrymogènes contre les pierres puis d’affrontement au corps à corps, les derniers 250 flics en tenue anti-émeute, encerclés de toute part, lâchent et le chantier est réoccupé pour quelques heures par des milliers de valsusains. Les engins et infrastructures y sont défoncés, tout comme ce qui permettait aux flics de veiller sur place (algecos, mobile homes). De nouvelles barricades sont érigées. On relève 12 carabiniers et 4 policiers blessés.
A Rome, la cérémonie pour le départ de la flamme olympique qui doit parcourir le pays est perturbée par un anti-TAV qui est monté à la tribune afin de hurler sa colère au maire de Turin, Sergio Chiamparino, présent à la cérémonie.

9 décembre : Rassemblement en solidarité avec la lutte en Val Susa à Grenoble, devant le siège des Verts Isère. Un autre est prévu le lendemain à Chambéry devant la mairie.

10 décembre : Réunion au sommet à Rome entre ministres, responsables locaux des petites communes du Val Susa, un responsable des chemins de fer italien et le maire de Turin, qui accueille les Jeux Olympiques d’hiver 2006 dont plusieurs événements auront lieu dans la vallée. A la sortie, le gouvernement italien promet d’attendre la remise d’un rapport sur l’impact sanitaire et environnemental du projet dans la vallée d’ici mai 2006 avant de lancer les travaux à Venaus. De leur côté, les participants à la réunion ont accepté de ”respecter” le site prévu des travaux et de laisser la compagnie chargée de la construction en prendre possession, selon le communiqué du cabinet de Silvio Berlusconi. L’accord est interprété comme une « trêve olympique », deux épreuves des J.O. devant se dérouler en Val Susa à partir de février 2006.

11 décembre : Lors de l’assemblée générale de la vallée à Bussoleno, les maires des petites communes du Val Susa et les présidents des deux Communautés de montagne précisent qu’ils n’ont rien signé, renvoyant la décision à leur conseil municipal. Au cours du débat houleux devant 3000 personnes, ils précisent aussi qu’ils refusent de s’associer à la manifestation du 17 à Turin, lui préférant une « kermesse culturelle ». 12 décembre : Le parquet de Turin met sous scellés judiciaires les 35 000 m2 du site de Venaus « pour faciliter le travail des enquêteurs sur les affrontements et destructions de matériel de chantier ». « La mesure n’empêchera pas la reprise des travaux, il sera suffisant que les dirigeants de LTF et les mandataires du consortium CMC en fassent la demande au parquet et les travaux seront réautorisés à démarrer » explique le procureur Laudi, coordinateur du pool anti-terrorisme de Turin.

16 décembre : Occupation symbolique à Ravenne du siège de la Cmc qui doit construire la descenderie de Venaus.

17 décembre : Manifestation et rassemblement de 50 000 personnes à Turin. Le soir, le député européen de la Ligue du Nord, Mario Borghezio, se prend des coups dans le train qui ramène des manifestants anti-TAV vers Milan.

19 décembre : Réunion de la Conférence intergouvernementale (CIG) qui supervise l’ensemble des travaux. Dans le même temps, la commission européenne aux transports nomme cinq experts internationaux (deux en transport, un en environnement et deux géologues) pour « vérifier le déroulement des travaux ».

22 décembre : Le parquet de Turin met en examen 19 personnes et fait incarcérer Marco M., accusés de plusieurs explosions de colère survenues le 6 décembre à Turin (blocage de la gare de Porta Nuova, nombreux tags, attaque d’une voiture de la police municipale, quelques coups contre des banques et un magasin des JO).

23 décembre : Incendie d’un dispositif électrique sur la ligne TGV Paris-Lyon-Turin dans l’Yonne, qui perturbe le trafic pendant plusieurs heures, revendiqué « en solidarité avec le Val Susa en lutte ».

29 décembre : Nuit des flambeaux en Val Susa. Toutes les lumières de Noël s’éteignent à 18h et des centaines de torches s’allument « pour arrêter les projets nuisibles qui dévastent les vallées alpines ». Initiative qui touche également le val Pellice.

31 décembre : Fête du nouvel an sur le terrain occupé à Venaus.

7 janvier 2006 : Manifestation à Chambéry, des milliers d’italiens y sont attendus.

janvier 12, 2006   Commentaires fermés sur A Sarà Düra (Vous allez en chier)

Amiante et uranium sont sur un bateau. Qui c’est qui crève ?

L’ouvrage principal de la ligne Lyon-Turin est un tunnel de 53 km sous les Alpes qui unira St-Jean-de-Maurienne à Venaus. Sa portée est telle qu’il nécessite de recueillir un nombre d’informations considérable avant d’engager le projet définitif vers 2009.

Les travaux de base portent donc principalement sur le creusement de quatre descenderies et galeries de reconnaissance à Modane/Villarodin-Bourget, St-Martin-la-Porte et La Praz en France, Venaus en Italie.

Les descenderies sont des ouvrages souterrains de plusieurs kilomètres qui permettent de rejoindre, au cœur du massif, le niveau du futur ouvrage principal, le Tunnel de base. Au cours des différentes phases d’utilisation, les descenderies remplissent trois fonctions : en phase d’études, elles donnent accès aux premières galeries de reconnaissance, ce qui aide à mieux connaître la structure géologique du terrain et à préciser les méthodes de construction, les coûts (il est prévu de dépenser 550 millions d’euros rien que pour cette phase de reconnaissance) et les délais définitifs. Ensuite, viendra peut-être le temps des travaux de réalisation du tunnel de base et, à ce moment, elles donnent la possibilité de le creuser depuis les 17 points d’attaque prévus. Enfin, une fois le tunnel réel en service vers 2020, les descenderies serviront à sa ventilation et d’accès aux équipes de maintenance.

Les trois descenderies sont déjà en travaux : après une première phase de début 2002 à juillet 2004, l’excavation de la descenderie de Modane doit reprendre fin 2005 jusque mi-2007. La descenderie de Saint-Martin-la Porte a commencé en second, début 2003, et devrait être achevée mi-2006. Enfin, le début des travaux de la dernière descenderie côté français, celle de La Praz (située sur la commune de Saint-André) a officiellement été inauguré le 13 octobre 2005. La galerie de reconnaissance de Venaus, en Italie, n’a toujours pas été conquise par la CMC, la coopérative à la tête du consortium qui doit la réaliser.

Enfin, après ce tunnel principal qui sort à Venaus, le tracé prévoit ensuite de creuser 44 km à flanc de montagne entre Bruzolo (Val Susa) et Settimo Torinese (périphérie de Turin), dont 23 km de tunnel de Grange à Borgone. Ce dernier s’accompagne de trois galeries secondaires (des « fenêtres de sécurité ») dans les villages de Rivera, Caprie et Grangetta.

En Val Susa, ce sont près de 1,15 millions de mètres cubes de roche contenant de l’amiante qui vont être extraits et stockés un peu plus loin, à Tetti S. Mauro. L’amiante est un minéral fibreux qui, réduit à l’état de poudre, en particules microscopiques, est facilement dispersé par le vent avant d’être respiré. Le mésothéliome, un cancer des poumons qui se développe 15-20 ans après ces inhalations, est mortel dans 100 % des cas et conduit à la mort environ 9 mois après le diagnostic. Quant à l’uranium, répertorié depuis 1965 dans le massif d’Ambin, il sera extrait 15 millions de mètres cubes en contenant : inhalé, il cause le lymphome, un cancer non moins pénible, sans compter qu’il aura l’agréable plaisir de contaminer de façon incommensurable les nappes phréatiques d’une part, les cours d’eau qui serviront d’irrigation aux chantiers ensuite.

Le meilleur argument du monde en faveur du Turin-Lyon, s’il en existait un, ne vaudra jamais ces conséquences-là sur une population.

décembre 12, 2005   Commentaires fermés sur Amiante et uranium sont sur un bateau. Qui c’est qui crève ?