solidarité avec Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò
Random header image... Refresh for more!

Amiante et uranium sont sur un bateau. Qui c’est qui crève ?

L’ouvrage principal de la ligne Lyon-Turin est un tunnel de 53 km sous les Alpes qui unira St-Jean-de-Maurienne à Venaus. Sa portée est telle qu’il nécessite de recueillir un nombre d’informations considérable avant d’engager le projet définitif vers 2009.

Les travaux de base portent donc principalement sur le creusement de quatre descenderies et galeries de reconnaissance à Modane/Villarodin-Bourget, St-Martin-la-Porte et La Praz en France, Venaus en Italie.

Les descenderies sont des ouvrages souterrains de plusieurs kilomètres qui permettent de rejoindre, au cœur du massif, le niveau du futur ouvrage principal, le Tunnel de base. Au cours des différentes phases d’utilisation, les descenderies remplissent trois fonctions : en phase d’études, elles donnent accès aux premières galeries de reconnaissance, ce qui aide à mieux connaître la structure géologique du terrain et à préciser les méthodes de construction, les coûts (il est prévu de dépenser 550 millions d’euros rien que pour cette phase de reconnaissance) et les délais définitifs. Ensuite, viendra peut-être le temps des travaux de réalisation du tunnel de base et, à ce moment, elles donnent la possibilité de le creuser depuis les 17 points d’attaque prévus. Enfin, une fois le tunnel réel en service vers 2020, les descenderies serviront à sa ventilation et d’accès aux équipes de maintenance.

Les trois descenderies sont déjà en travaux : après une première phase de début 2002 à juillet 2004, l’excavation de la descenderie de Modane doit reprendre fin 2005 jusque mi-2007. La descenderie de Saint-Martin-la Porte a commencé en second, début 2003, et devrait être achevée mi-2006. Enfin, le début des travaux de la dernière descenderie côté français, celle de La Praz (située sur la commune de Saint-André) a officiellement été inauguré le 13 octobre 2005. La galerie de reconnaissance de Venaus, en Italie, n’a toujours pas été conquise par la CMC, la coopérative à la tête du consortium qui doit la réaliser.

Enfin, après ce tunnel principal qui sort à Venaus, le tracé prévoit ensuite de creuser 44 km à flanc de montagne entre Bruzolo (Val Susa) et Settimo Torinese (périphérie de Turin), dont 23 km de tunnel de Grange à Borgone. Ce dernier s’accompagne de trois galeries secondaires (des « fenêtres de sécurité ») dans les villages de Rivera, Caprie et Grangetta.

En Val Susa, ce sont près de 1,15 millions de mètres cubes de roche contenant de l’amiante qui vont être extraits et stockés un peu plus loin, à Tetti S. Mauro. L’amiante est un minéral fibreux qui, réduit à l’état de poudre, en particules microscopiques, est facilement dispersé par le vent avant d’être respiré. Le mésothéliome, un cancer des poumons qui se développe 15-20 ans après ces inhalations, est mortel dans 100 % des cas et conduit à la mort environ 9 mois après le diagnostic. Quant à l’uranium, répertorié depuis 1965 dans le massif d’Ambin, il sera extrait 15 millions de mètres cubes en contenant : inhalé, il cause le lymphome, un cancer non moins pénible, sans compter qu’il aura l’agréable plaisir de contaminer de façon incommensurable les nappes phréatiques d’une part, les cours d’eau qui serviront d’irrigation aux chantiers ensuite.

Le meilleur argument du monde en faveur du Turin-Lyon, s’il en existait un, ne vaudra jamais ces conséquences-là sur une population.